Christine a réussi sa reconversion !

Quel poste occupez-vous aujourd'hui ?

Je suis détaché préparation olympique - entraineur national à l'INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance).

Je m'occupe d'athlètes, hommes et femmes, de haut niveau en épreuves combinées (décathlon et heptathlon) et en saut à la perche.

En quoi consiste votre travail ?

Je travaille sur le site de l'INSEP à Paris et j'entraine des jeunes sportifs. Mes horaires sont très variables car je m'adapte à leurs horaires scolaires entre autres et à leurs contraintes. J'ai une certaine liberté d'action dans mon organisation quotidienne mais je ne compte pas mes heures et passe de nombreux week-end sur les stades à suivre les compétitions.

A titre d'exemple, je viens de passer mon 8ème week-end en dehors de la maison et éloigné de ma famille.

Est-ce que ca vous pèse ?

Non, car je suis passionné et que je suis en recherche permanente de performance pour mes athlètes. Comme je pouvais l'être pour moi pendant les 14 années que j'ai passées sur les listes de haut niveau d'ailleurs.

Le jour où je compterai mes heures, je ne pourrai plus faire ce travail. Par ailleurs, je n'ai pas un supérieur qui surveille mon travail. Le seul contrôle s'effectue par le résultat de mes athlètes.

Vous appartenez à la fonction publique ?

Oui bien entendu. J'ai suivi un cursus normal, Deug, licence, CAPEPS pour intégrer la fonction publique en tant que professeur d'éducation physique et sportive. J'ai effectué mon année de stage et ensuite j'ai été détaché, à l'époque, pour m'entrainer.

Une fois ma carrière de sportif terminée, j'ai choisi de rester en détachement sur un poste d'entraineur. En revanche, je n'ai pas opté pour le professorat ce qui me permet de revenir dans l'éducation nationale sans difficultés.

Pourquoi l'éducation nationale ?

Je ne sais pas vraiment ! Probablement par gout, un peu par atavisme j'ai un père prof En fait j'aime transmettre, j'aime donner aux autres, j'aime le sport donc c'était un choix obligé !

Votre statut de sportif de haut niveau a-t-il facilité votre accès à la fonction publique ?

Oui et non. J'ai passé le même concours que tout le monde sans aménagement particulier. Le seul avantage notable est que j'ai pu choisir la session des oraux (entre deux dates) car j'étais en préparation d'un décathlon important et de la coupe d'Europe. Par ailleurs, ce statut m'a bien évidemment fait connaître auprès de la Fédération, et, du coup, m'a permis de m'orienter plus facilement vers un job d'entraineur.

Est-ce que votre statut correspond aux attentes que vous aviez ?

Oui tout à fait. Je n'ai pas l'âme d'un entrepreneur et je ne voudrais pas faire prendre de risques à ma famille. La fonction publique nous apporte la sécurité de l'emploi qui convient bien à mon tempérament. Mais à ce sujet, et en contre partie, je mets un point d'honneur à ne pas m'endormir sur ces avantages. Et c'est pourquoi, je m'investis beaucoup. De plus, même si les 2400 euros mensuels que je perçois peuvent, certains mois, me paraître faibles au regard du nombre d'heures réalisées, ils me permettent de vivre correctement.

Est-ce que la fonction publique vous paraît une voie à suivre ?

Oui absolument. Elle est une voie d'avenir et porte des valeurs que certains rechercheront dans une société de plus en plus basée sur le profit et la rentabilité.