Marie, élève de l'Ecole Nationale de Police, est rémunérée durant sa scolarité
"Quand je me suis renseignée sur la police, je me suis rendu compte que c'était cela que je voulais faire.
La formation dure onze mois [...] Dès le premier mois, on gagne 1300€ net."
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Après mon bac STL (Sciences et Technologies de Laboratoire) en 2003, je voulais devenir éducateur spécialisé à la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) pour le côté social, pour aider les enfants. Je me suis aussi renseignée sur la police, lors de la Semaine de la Sécurité organisée pour faire découvrir les métiers. Je me suis rendue compte que c'était cela que je voulais faire.
J'ai réussi le concours de police nationale en septembre 2006, mais je ne suis entrée à l'école qu'en septembre 2007, faute de place. Pendant cette année, j'ai travaillé comme adjoint de sécurité. D'abord à la PAF (police des airs et des frontières) au centre d'information et de commandement de l'aéroport de Blagnac. Après trois mois, je suis partie en brigade transfrontière dans l'aéroport.
La formation dure 11 mois. Le premier mois, on apprend notre place dans la police par rapport aux autres services et au dehors. La formation théorique dure cinq mois. On apprend toutes les infractions qui existent, les actes de police, les cadres d'enquête, le code de déontologie, ce qu'on a le droit de faire ou pas, comment faire un procès-verbal (audition, dépôt de plainte, main-courante).
On fait du sport : parcours police, courses fractionnées, self-défense (boxe, ripostes, réagir aux agressions au bâton, au couteau...), des sprints sortie de voiture...
On apprend l'armement (comment utiliser les armes, les démonter, en analyser la catégorie) et le tir avec l'arme qu'on aura en service (le Sig Saurer, un pistolet automatique 9 mm de catégorie 1).
On part en stage cinq mois. A Toulouse, on tourne dans les différents commissariats. Le premier mois, je suis passée au commissariat central au SOPSR (service d'ordre de protection et de sécurité routière), ensuite au commissariat Sud en police secours puis à Blagnac en brigade. J'ai passé les deux mois suivants à Blagnac : en 4-2 (4 jours de travail de matin ou d'après-midi puis deux jours de repos), puis 15 jours de nuit en police secours, 15 jours en investigation à la brigade de la sureté urbaine.
Cela permet de découvrir différents rythmes de travail, de changer de collègues. Tous les mois, les formateurs viennent nous voir et nous évaluent sur ce qu'on fait en service et qu'on a appris à l'école. Une fois par mois, on vient à l'école et on fait un retour de compétences avec son formateur. On parle de ce qu'on ressent, de ce qui se passe bien ou mal en stage.
Dès le premier mois, on gagne 1300€ net. On doit décider dans les trois premiers mois si on veut rester. Si on part après, il faut rembourser. Dans notre classe, une personne est partie parce qu'elle avait eu le concours de pompier et une autre a reporté sa scolarité pour des raisons de santé.
Je sais ce que je ne veux pas : faire du piquet devant une ambassade ou la circulation. A part ça, tout m'intéresse, en commissariat ou en police-secours. J'aimerais passer OPJ (officier de police judiciaire) au bout de trois ans. C'est une qualification qui permet de prendre les procédures. Cela ouvre des portes pour certains services.
Dès que je pourrai, je passerai les grades pour devenir brigadier, brigadier-chef puis brigadier-major. Ensuite, je verrai. C'est un métier qui a beaucoup de branches.
On peut changer autant de fois qu'on veut, toucher à tout, de la canine pour ceux qui aiment les animaux, à l'investigation ou à la police-secours pour ceux qui aiment le terrain, à la BAC (Brigade Anti-Criminalité) ou la CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité) pour ceux qui aiment les trucs plus musclés.