Témoignages de 4 Policiers Municipaux en postes dans des communes

Jean-Pierre, chef de police municipale dans la banlieue de Nancy

« Cela fait un peu plus de 15 ans que je suis en poste. J’ai commencé tout en bas comme simple agent. Pour notre commune qui compte presque 20 000 habitants, nous sommes passés de 2 agents en 1998 à 9 maintenant. Et dans toute l’agglomération, c’est pareil, les effectifs explosent. Nous sommes en relation avec les 15 communes de l’intercommunalité pour coordonner nos interventions et on se retrouve avec des brigades, sur certaines missions, de plus de 15 agents. »

Aline, en poste à Aime (Savoie) commune de 5 000 habitants

« Ici, c’est très calme, pas de quartiers difficiles. Nous sommes 3 dans le service et notre principale mission, c’est de se répartir pour assurer la circulation à la sortie des écoles. Le reste de la journée, nous sommes à la disposition du maire pour le courrier, les courses administratives. Les périodes les plus chargées, ce sont les vacances d’hiver avec les montées en station. Nous venons de nous équiper d’un radar et nous effectuons des contrôles de vitesse dans la rue principale où la vitesse est souvent dangereuse avec de nombreuses priorités à droite. La commune compte aussi une partie de la station de la Plagne qui organise beaucoup de manifestations sportives. Avec des astreintes de week-end, nous assurons la sécurité des accès, la circulation, le placement des stands.

Nous faisons beaucoup de prévention pour des situations de vie quotidienne : les poubelles qui restent dehors, les gouttières percées, le verglas en hiver, les chiens errants. La verbalisation, c’est la dernière extrémité. »

Thierry en poste à Lyon

« Je ne sais même plus combien nous sommes dans le service tellement il y a eu de nouveaux recrutements ces dernières années.

Nous sommes organisés quasiment comme la police nationale à l’échelle de la ville avec des bureaux de quartiers où sont affectés un brigadier-chef et une brigade de 4 à 6 agents pour des missions d’ilotage de jour comme de nuit. Il y a en plus une brigade spécialisée au centre ville qui se déplace à vélo, où je suis affecté. Si la prévention reste la priorité, le gros du travail pour moi, c’est le flagrant délit pour toutes sortes de délinquance. La fourrière municipale est également gérée par nos services en coordination avec la police nationale. Nous venons de créer une brigade environnement pour les sacs poubelles du tri sélectif, les nuisances sonores, les chiens, les travaux, les dégradations du mobilier urbain.

 Alain, unique policier municipal dans une commune rurale de Vendée

« A 40 ans, après un licenciement économique, c’est pour moi une reconversion à laquelle je n’aurais jamais pensée, mais je ne changerais maintenant pour rien au monde. J’ai le titre et les attributions d’un policier, mais je suis fait surtout du lien social. Tout le monde se connaît, on m’appelle par mon prénom, j’aide les enfants à traverser à la sortie de l’école, je résous souvent les petites difficultés de la vie pour les personnes âgées. Ce qui est amusant, c’est d’être à cheval entre les administrés et le maire. Souvent, on me fait des remarques ou des suggestions sur les aménagements et le fonctionnement de la commune que les gens espèrent me voir transmettre au maire.

C’est en fin de compte une place très privilégié. Je suis certainement, après 5 ans de poste, la personne qui connaît le mieux tous les détails de la communes et aussi le plus de monde. Je m’occupe aussi du funéraire et du marché.»