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Témoignages de 4 adjoints techniques territoriaux dans la Fonction Publique

Témoignages de 4 adjoints techniques territoriaux dans la Fonction Publique

Le concours d'Adjoint Technique Territorial est un concours de catégorie C, ouvert en externe aux candidats titulaires d'un diplôme de niveau V(CAP, BEP), en interne ou en troisième concours, pour les personnes sans qualification mais justifiant d'une expérience professionnelle.

La rémunération proposée en début de carrière est de 1402 € /mois, et peut atteindre jusqu'à 1708 € /mois en fin de carrière.

Ces concours permettent d'acécder à des postes tels que: Agent de propreté, agent d'entretien et de rénovation, agent de propreté en milieu hospitalier, agent machiniste...

Le choix de ces métiers résulte avant tout d’une nécessité impérieuse de trouver un emploi, "n’importe lequel". Mais, avec l’expérience beaucoup découvrent la valeur de leurs missions : c'est le cas d'Elodie, Anne-Marie, Sabrina et Hamed, qui nous livrent leurs témoignages.

Elodie : « Avec une maîtrise en histoire, j’espérais mieux, mais c’est une branche sans aucun débouché … Après des petits boulots, c’est le seul poste (je suis contractuelle dans une mairie pour l’instant) que j’ai trouvé. Je peux vous dire que les premiers jours, même les premières semaines, on a la rage en venant travailler à 6 heures du matin, avant tout le monde, pour faire les vitres ou nettoyer par terre… »

Anne-Marie : «… à 45 ans, après un divorce, il faut continuer à élever ses enfants. Heureusement qu’il existe ce type de job dans l’administration. Même si je ne suis pas titulaire, c’est un temps plein avec une certaine sécurité et aussi une possibilité de titularisation… »

Sabrina : « Il faut bien prendre ce qu’on trouve. Sans rien, même pas le BEPC, on n’a pas le choix. Je suis rentrée il y a presque un an avec le PACTE. J’ai arrêté l’école à 16 ans, j’en ai 20… De retrouver un cadre de travail, c’est motivant. J’ai appris que l’on pouvait passer un concours pour être titulaire, je vais faire ça… »

C’est aussi « un métier à recommander »

Hamed : « … Si, c’est vrai, moi, j’ai CHOISI cette branche. Ma mère est femme de ménage au moins depuis que je la connais, ça fait longtemps… Elle m’a dit : " il y a deux métiers dont on a toujours besoin : ceux de la nourriture - on aura toujours besoin de manger- et le ménage – personnes ne veut le faire -, si tu veux être tranquille fait l’un des deux’’. Dans mon quartier, il n’y avait une filière « hygiène ». A 17 ans, j’ai passé un BEP Métiers de l’hygiène, de la propreté et de l’environnement. C’est joli comme titre. J’ai 23 ans et je n’ai jamais été au chômage. Je suis rentré tout de suite dans un musée. Après des formations complémentaires, je suis passé chef d’équipe depuis un an. J’organise le travail d’une vingtaine de personnes sur plusieurs étages, avec la gestion des plannings, des congés, du matériel, la commande des produits, etc. … Il faut dépasser les préjugés et aller vers ces métiers. Quand on voit l’état des salles avant et après notre passage, on a la certitude d’être utile. »

« C’est dur, mais pas si mal que ça… en fin de compte »

Malgré les nouveaux matériels, les tâches restent difficiles et physiques. Comme les machines ne peuvent pas encore exécuter les travaux les plus délicats, la place des hommes reste prépondérante. Les opérations sont quotidiennes avec une espace de temps relativement important entre chacune de leur exécution, le caractère répétitif est ainsi supportable. Ce sont surtout des métiers « tremplin » qui permettent à des publics sans emploi, souvent sans formation de « s’en sortir » et d’accéder à une qualification et à une reconnaissance.

Elodie : « …Comme on s’habitue à tout, je m’y suis faite. J’ai presque du mal à le dire, mais, ça me plait presque :  je trouve une gratification à ce travail. A bien y réfléchir, nous sommes vraiment indispensable. Nous ne sommes que deux pour la mairie, l’école et la salle polyvalente, eh bien, un seul jour d’absence, cela se remarque, concrètement sur le terrain, au sens propre, enfin non justement, pas proprem! »

Anne-Marie : « … Si j’aime ce travail ! Au début, non, mais maintenant j’en vois les avantages. Une fois que ma chef m’a donné les consignes, je suis tranquille, je m’organise comme je veux. Je travaille le soir, après la fermeture des bureaux. Je n’ai pas la pression des collègues et de la hiérarchie… C’est fatiguant, même si les produits modernes évitent pas mal d’effort, il faut quand même frotter un peu, mais c’est gratifiant, on voit tout de suite le résultat de son travail… »

Sabrina : « …Au début j’avais peur des préjugés : Tu fais quoi ? Ah femme de ménage ! … Et puis non ce n’est pas ça. Je fais la permanence de jour au CCAS. Les gens me disent bonjour, ils me reconnaissent dans la rue : « C’est Sabrina, elle travaille au CCAS ». Quand on est restée longtemps sans travail, mal considérée par sa famille, ça fait drôle d’avoir des collègues qui vous demandent comment ça va le matin, qui vous disent « sil te plait … merci » quand on nettoie. Je vais rester là dedans, faire des formations sur le matériel, les techniques, les produits… »