Préfet, recteur, ambassadeur... Voilà des postes de hauts fonctionnaires qu’il faudra bientôt décliner au féminin. Jusqu’alors la gente féminine était très peu représentée à ce niveau de poste dans la fonction publique. Pour faire sauter le plafond de verre de l’emploi public, l’Assemblée nationale a voté mardi 14 février à la quasi-unanimité un projet de loi visant à imposer un quota de femmes dans les plus hautes fonctions de l’Etat.
40 % de femmes hauts fonctionnaires d’ici 2018, tel est l’objectif affiché de ce projet de loi qui devrait être atteint de manière progressive : 20 % en 2013, 30 % en 2015 et 40 % en 2018.
Un objectif d’autant plus justifié que les femmes représentent 60 % des effectifs de la fonction publique alors qu’elles ne sont que 10 % à occuper les postes suprêmes. Ainsi, elles représentent 10,5 % des préfets, 15,6 % des ambassadeurs, 25, 8 % des recteurs, 16,6 % des directeurs généraux de services ou encore 16 % des chefs d’établissements hospitaliers.
Demain, cette mesure s’appliquera aux 600 postes de hauts fonctionnaires nommés en Conseil des ministres (préfets, ambassadeurs, etc.), 1700 fonctions de direction de l’Etat, 1500 de la territoriale et 350 de la fonction publique hospitalière.
40 % sera également le quota de femmes à respecter dans la constitution de jurys de concours, dans les conseils supérieurs de la fonction publique ainsi que dans les conseils d’administration des établissements publics sous peine de sanctions qui restent à définir.
D’autres pays européens ont déjà adopté des dispositions similaires à celles prises par la France dans le cadre de la lutte contre la précarité et la discrimination dans la fonction publique, comme la Norvège, premier pays au monde à s’être lancé en 2003, suivie de la Belgique, de l’Italie, des Pays-Bas ou encore de l’Espagne.