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Gardien de la paix : une profession en pleine mutation

Gardien de la paix : une profession en pleine mutation

Fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur, affecté le plus souvent dans les commissariats de la police nationale, mais aussi dans les compagnies de CRS ou à la Préfecture de Police de Paris, c’est avant tout un homme de terrain, qui fait partie du corps d'encadrement et d'application de la police nationale. Il exerce armé et en uniforme, encadré par une réglementation très stricte.

 

 

Le gardien de la paix, un sifflet à la bouche, au carrefour, un temps révolu

104 397 gardiens de la paix en 2010 (soit 73 % des effectifs totaux de la Police nationale), pour une profession particulièrement exigeante, très exposée et en pleine mutation. La montée en puissance des polices municipales, de plus en plus souvent armées dans les grandes villes, avec des prérogatives étendues et la privatisation de certaines missions de sécurité, en particulier la surveillance des lieux commerciaux et des immeubles de bureaux ont considérablement modifié les missions des gardiens de la paix. Ils sont maintenant déchargés de la constatation des infractions liées au stationnement, de la surveillance « de base » de la voie publique.  La réforme de 1995 a également simplifié l’organisation de la police nationale pour aboutir à une réduction du nombre des officiers. Depuis cette réforme, les qualifications et les missions des gardiens de la paix ont été réévaluées et rendues plus complexes. Ils sont maintenant, dès leur sortie de l’école, adjoints de police judiciaire (APJ) et ils sont de plus en plus nombreux à passer, dès la fin de la première année de stage, le " bloc de qualification d'officier de police judiciaire ", pour effectuer des enquêtes à la place des officiers. Ce sont, pour la plupart, des enquêteurs à part entière sous les ordres d’un nombre réduit d’officiers. Cette situation, tout en donnant plus d’autonomie et de valeur au grade, a aussi introduit une confusion dans la population, dégradant l’image des gardiens.

 

Le gardien de la paix et la loi

Les élèves gardiens de la paix (à l’école de police) n’ont pas de statut judiciaire et ne peuvent constater d’infraction et réaliser des actes judiciaires. Ensuite, durant l’année de stage sur le terrain, le gardien de la paix stagiaire est agent de police judiciaire adjoint (selon l'article 21-1 du code de procédure pénale). Après la titularisation, il possède de fait le statut d'agent de police judiciaire (selon l'article 20 du code de procédure pénale). Ce n’est qu’après un examen qu’il acquière la qualification d'officier de police judiciaire (article 16 du code de procédure pénale) et peut réaliser des enquêtes sous les ordres d’un officier de police (lieutenant – anciennement inspecteur – ou commissaire).

 

Les patrouilles et les interventions en ville, pas seulement

 La mission principale des gardiens de la paix reste « la protection des personnes et des biens » avec des patrouilles à caractère dissuasif et des interventions d’urgence de maintien de l’ordre et de constatation des infractions.  Ils préviennent les actes de délinquance et poursuivent les malfaiteurs. Mais en dehors des commissariats, d’autres affectations sont possibles :

  • sécurité urbaine, maintien de l'ordre, bon déroulement des manifestations, garde des bâtiments officiels et maîtrise des débordements de foule dans les compagnies républicaines de sécurité (CRS),
  • surveillance des plages et des zones de montagnes pour les CRS spécialisées,
  • contrôle du déplacement des personnes et des marchandises dans la police aux frontières (PAF),
  • secours routier, protections de personnalités, escortes de convois officiels à la préfecture de police de Paris.

 

Accès à la profession

Deux concours permettent d’accéder au statut d’élève gardien de la paix : 

  • Un concours externe ouvert aux candidats, titulaires du baccalauréat ou d'un diplôme équivalent, âgés de dix-sept ans au moins et de trente-cinq ans au plus. Il est à noter que de plus en plus de candidats se présentent avec un niveau licence.

Pour vous aider à mettre toutes les chances de votre côté, nous proposons un préparation au concours de Gardien de la paix.

  • Un concours réservé aux adjoints de sécurité comptant au moins un an de service actif et aux cadets de la république après leur formation professionnelle initiale d'un an. Le recrutement par ces concours réservés ne peut excéder 50% des postes ouverts chaque année.

A l’inscription au concours, le candidat doit choisir pour une affectation nationale ou régionale en Ile de France. La majorité des postes est offerte en Ile de France.

Des concours déconcentrés sont organisés en outre-mer pour les services de police de Guyane, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française. L’inscription à ces concours ne peut donner lieu qu’à des affectations dans ces territoires.

L’inscription aux concours est soumise à certaines conditions d’aptitude physique :  

  • mesurer au moins 1,60 m,
  • avoir une acuité visuelle après correction, au moins égale à 15 dixièmes pour les deux yeux, avec un minimum de 5 dixièmes pour un œil, chaque verre correcteur ou lentille ayant un maximum de trois dioptries pour atteindre cette limite de 15 dixièmes,
  • avoir un indice de masse corporelle compatible avec les missions opérationnelles du service actif de la police nationale,
  • être globalement en bonne condition physique.

De manière générale, il faut aussi :

  • être nationalité française,
  • être titulaire d'un baccalauréat pour le premier concours externe,
  • avoir un casier judiciaire vierge,
  • avoir accompli la journée d'appel de préparation à la défense.

450 postes de gardiens de la paix ont été annoncés pour 2012.

 

Grades et évolution de carrière 

Quatre grades régissent le corps des gardiens de la paix : gardien de la paix, brigadier de police, brigadier-chef de police, brigadier-major de police. Mais trois appellations complètent le tableau de carrière : élève gardien de la paix durant l’année de formation, gardien de la paix stagiaire  pour la première année de service actif après la sortie de l’école de police et sous-brigadier pour les gardiens de la paix comptant 12 années de service.

Les lauréats du concours suivent une formation en école de police d’une année. Ils sont ensuite affectés au service actif pour une année de stage. Ce n’est qu’à l’issue de ces deux ans qu’ils sont titularisés au grade de gardien de la paix.

Au grade de brigadier-major de police, l’agent peut-être nommé "RULP", responsable d'unité locale de police et remplacer ainsi un lieutenant de police. Le passage des grades s’effectue grâce à des examens professionnels.

Pour les agents titulaires depuis plus de 4 ans, des concours internes permettent : 

  • d’accéder aux fonctions d'officier de police et de commissaire. Attention, cette possibilité est fortement réduite en raison de la réforme de 1995 qui institue une réduction des concours internes tout en maintenant le nombre de recrutements externes,
  • des examens professionnels donnent accès à des emplois spécialisés : moniteur d'éducation physique, de sports de défense, de tir, de maître-chien, de sauveteur en montagne, de maître nageur sauveteur, de motocycliste, de mécanicien auto, de secouriste routier, de conducteur, de spécialiste des transmissions, etc.).

 

Rémunérations

Le traitement est de 1 700 € net par mois à Paris et 1 530 € en province. Dès son entrée en formation, après l’obtention du concours, l’élève gardien de la paix est rémunéré, à hauteur de 1380 € net/mois.

 

Textes règlementaires :

Le corps d'encadrement  et d'application de la police nationale est régit par le décret n°2004-1439 du 23 décembre 2004.