Annie et Alain, régisseurs de spectacles

Alain, régisseur dans une commune en Savoie

"Je travaille dans une petite commune avec une salle de spectacle et une salle des fêtes. Je suis donc le gestionnaire technique des deux équipements, sur le pied de guerre à chaque évènement".

Cela consiste en quoi ?

"Des tâches ordinaires tout d’abord. Ouvrir la salle, vérifier le fonctionnement des lumières, des toilettes, la propreté générale, celle des loges en particulier, tester les équipements de sécurité et les portes de secours. Ensuite, commence le travail en relation avec le spectacle. Accueillir les intervenants ou les artistes, les installer et ensuite, faire les balances, les calages de sons et des lumières avec les artistes. Pendant le spectacle, je suis le conducteur pour coordonner les lumières et les effets sonores en fonction de la mise en scène. A la fin, je refais les mêmes vérifications qu’à l’ouverture pour demander aux services techniques les nettoyages et les réparations nécessaires".

Donc un temps de présence important et un travail somme toute assez répétitif !

"Non, jamais. Chaque spectacle est différent même si, dans nos montagnes, seul un petit nombre de compagnies vient se produire. On se connaît bien donc cela évite les discussions inutiles et l’on va rapidement à l’essentiel des besoins du spectacle. Pour les horaires, je suis présent environ 2 heures avant et une heure après. Sans compter les après ! Repas avec les artistes!"

Et en dehors de la programmation ?

"Petites réparations, améliorations, changement de matériel, dans la mesure des budgets et des locaux, suivi des grosses réparations. Du travail de gestion courante. Avec en plus, la préparation des prochaines saisons : on reçoit les fiches techniques des spectacles pour anticiper sur les besoins, la fourniture des accessoires, l’hébergement des artistes".

Annie, régisseur général dans une salle de spectacle de l’agglomération de Marseille

Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ?

"Toutes !! Surtout à la régie générale qui chapeaute toute la technique de la salle. Déjà une patience et une inventivité infinies... Pour la réalisation d’un spectacle, je suis le carrefour des artistes qui ont des exigences… d’artistes, des metteurs en scène pour qui rien n’est trop beau pour leur pièce ou leur show, du public qui veut du confort mais aussi du directeur de la salle et des élus du service culturel ; qui eux, ont un budget à tenir. Donc il faut discuter, concilier, pour finir par inventer de quoi satisfaire tout le monde.

Ensuite une grande rigueur et une attention de tous les instants. Nous évoluons dans un milieu à la fois technologique et humain, avec des appareils à haute tension, des aménagements de scènes de grandes dimensions, des projecteurs en hauteurs. Tout cela doit servir les acteurs au mieux de la mise en scène, mais en respectant une sécurité absolue pour les 2 000 personnes qui se trouvent dans la salle. 

L’aspect relationnel est trop méconnu. J’ai des contacts réguliers avec les orchestres, les compagnies, les producteurs, les associations des Bouches du Rhône, les intermittents et les intervenants techniques des spectacles, les fournisseurs et les entreprises, la sécurité et les élus.

Il faut aussi le gout d’évoluer et d’apprendre, en général vite, au rythme des mutations technologiques et de l’informatique, présente dans tous les aspects de nos fonctions".

Le plus difficile ?

"La paperasse, les dossiers techniques et de sécurité et les réunions de préparation. Si l’on choisi de faire ce métier, c’est pour le côté spectacle, pas pour faire de l’administratif. Et pourtant j’y passe de plus en plus de temps. Ensuite, éventuellement l’amplitude horaire lors des spectacles, même si c’est très largement compensé par le plaisir que l’on prend aux représentations".