5 000 éducateurs techniques spécialisés exercent leur métier dans tous les lieux où sont accueillis des jeunes en difficultés ou des adultes handicapés. Ce sont essentiellement le secteur hospitalier et les associations qui les emploient.
« Ma mission, apprendre un métier à des gens qui savent pas ce qu’est le travail et qui, en plus n’aiment pas ça... » Ainsi résume Jean-Michel, éducateur technique spécialisé (ETS) dans un centre d’accueil pour adolescents à coté de Toulouse, lorsqu’il parle de son métier.
« Je travaille avec des jeunes en grandes difficultés sociales. En plus d’être désocialisés, ils sont « déscolarisés » depuis longtemps. Alors pour eux, apprendre égale école, égale rejet… Souvent leurs parents sont sans emplois, ils vivent d’expédients depuis leur enfance. Donc, travailler pour gagner de l’argent, pour s’insérer dans une société qui les a toujours rejetés et qu’ils rejettent eux-mêmes est un vrai défi. »
«Nous faisons partie de la longue chaine des travailleurs sociaux. Avant nous, interviennent les assistantes sociales pour les démarches administratives et la prise en charge et surtout les éducateurs spécialisés qui préparent le « terrain idéologique » des jeunes. Pour apprendre un métier, il faut respecter certaines règles, comprendre pourquoi, avoir une vision d’avenir, s’inscrire dans un projet personnel. Avant cela, une prise de conscience de son inadaptation à la société est nécessaire. Il faut aussi accepter sa propre intégration dans cette société normée. C’est là que les « éduc spé » interviennent en amont. Ensuite, nous renforçons par l’exemple et la pratique ces valeurs nouvelles pour les jeunes. Nous sommes des techniciens-formateurs, spécialisés dans un métier qui sommes devenus, par leur formation d’éducateur, des « missionnaires » de l’intégration professionnelle. »
« Devenir ETS est une drôle de démarche. A la base, je suis plombier avec un parcours assez banal : échec scolaire, apprentissage « forcé », rencontre avec un maître d’apprentissage humainement génial qui m’a fait aimer le métier et le travail. Après mon CAP, je suis resté dans l’entreprise familiale qui m’a formé. La vocation m’a prise brutalement à 30 ans. Comme j’ai beaucoup reçu durant mon apprentissage j’ai eu envie à mon tour de rendre à des jeunes ce que l’on m’a donné. Ce n’est pas facile de quitter une situation financièrement confortable, avec des perspectives d’évolution intéressantes pour reprendre une formation. Apprendre à éduquer, c’est toute une démarche humaine. Mais je ne regrette pas. Voir un jeune sortir peu à peu de la marginalité, lui donner le goût du travail, l’initier au plaisir de l’ouvrage, lui trouver un maître d’apprentissage et enfin le voir revenir après quelques années, installé, avec un métier, une famille, pour vous remercier et pour servir d’exemple à ses cadets, ça n’a pas de prix. La satisfaction est immense lorsque l’on sait que l’on est un peu l’artisan de cette réussite. »
Administrativement, l'(ETS) est un travailleur social qui participe à l’insertion sociale professionnelle de personnes en difficultés sociales ou en situation de handicap grâce à la mise en œuvre d'activités éducatives à caractère technique et professionnalisant. Il fait partie d’une équipe d’acteurs sociaux, médicaux et économiques.
Il intervient auprès d'enfants, d'adolescents, d'adultes, handicapés, en situation de dépendance, en souffrance physique ou psychique, en difficulté sociale et familiale, en voie d'exclusion, inscrits dans un processus d'insertion.
L'ETS assurent trois fonctions : l'accompagnement éducatif, la formation professionnelle, l'encadrement de la production.
Les employeurs :
Les aptitudes pour s’engager dans la formation : être un professionnel accompli dans un métier de base, avoir envie de transmettre ses savoirs, intérêt pour les problèmes humains et sociaux, sens de l’écoute, capacité à travailler en équipe, s’inscrire dans une démarche pragmatique.
La formation
L’exercice du métier nécessite un diplôme d’État d’éducateur technique spécialisé (DETTS).
Conditions d’accès à la formation
Etre titulaire soit :
- Un CAP ou d'un BEP, d'un diplôme d'enseignement technologique de niveau V, d'une attestation de capacité professionnelle AFPA, du CAFAMP et pouvoir justifier de trois années de pratique professionnelle dans le métier de base.
- Un Baccalauréat de Technicien, professionnel ou technologique, d'un Brevet de Technicien, d'un Brevet d'Enseignement Industriel, d'un Brevet de Technicien Supérieur, d'un Diplôme d'Enseignement Technologique reconnu de niveau équivalent ou supérieur à l'un de ces brevets, et pouvoir justifier de deux années de pratique professionnelle dans le métier de base.
- Posséder la qualité de moniteur d'atelier ou d'éducateur technique et avoir suivi une formation spécifique d'au moins 320 heures attestée par un établissement préparant au DEETS.
- Etre titulaire diplôme d’État d’aide médico-psychologique et justifier de trois années d’expérience professionnelle.
Pour les candidats inscrits à l'A.N.P.E. en tant que demandeur d'emploi, une allocation de formation peut être versée. Certains conseils régionaux attribuent des bourses pour les candidats issus de milieux défavorisés.
Dans certaines conditions, la préparation au diplôme d’État d’éducateur technique spécialisé est accessible dans le cadre de la validation des acquis et de l’apprentissage.
Dans tous les cas, les candidats doivent satisfaire aux épreuves d’admission organisées par chaque établissement de formation.
La formation se déroule en 3 ans avec 1 200 h d’enseignement théorique et 15 mois de stage pratique.
Elle comprend des enseignements portant, en particulier, sur la pédagogie, les relations humaines, l’approche des handicaps et de l’inadaptation, l’éducation technique et sa pédagogie adaptée à la formation professionnelle, l’organisation des ateliers et des lieux de travail. L’obtention du diplôme d’État passe par un examen final
Salaires
Les traitements bruts dans la fonction publique hospitalière (primes non comprises) sont de 1 420 € en début de carrière et de 2 480 € en fin de carrière.
Dans le secteur privé, les rémunérations sont légèrement plus élevées. Par exemple, dans la convention collective de l’enfance inadaptée les salaires en externat (primes non comprises) s’échelonnent de 1 600 € en début de carrière et 2 800 € en fin de carrière.
Evolutions de carrière
Les ETS peuvent bénéficier de dispenses partielles de formation et totales d’épreuves pour les formations préparant au diplôme d’État d’éducateur spécialisé, d’éducateur de jeunes enfants et d’assistant de service social.
Avec quelques années d’exercices et une formation complémentaire, les ETS peuvent assurer la responsabilité d’un service ou diriger un établissement.
Des formations supérieures, accessibles en cours d’emploi, permettent de préparer : le certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS), le diplôme d’État d’ingénierie sociale (DEIS), et le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (CAFDES).
Informations complémentaire
DRASS de votre région ou à un établissement de formation préparant au diplôme d’État d’éducateur technique spécialisé.
Pour accéder aux fiches complètes des concours d'Educateurs, cliquez sur les liens suivants:
Concours Educateur de Jeunes Enfants de la Ville de Paris
Concours Educateur Territorial des Activités Physiques et Sportives
Concours Educateur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
Concours Assistant Socio-Educatif - Educateur Spécialisé de la Ville de Paris
Concours Moniteur-Educateur Territorial