Le concours de Gardien de la Paix est un concours de catégorie B, accessible aux titulaires du baccalauréat ou d'un diplôme équivalent.
Le métier s'exerce généralement en extérieur, dans une zone géographique déterminée ou en alternance bureau/extérieur.
Les horaires sont variables, décalés et irréguliers. Le travail s'accomplit en équipe au contact direct et permanent de la population. Le métier exige une bonne condition physique et un très bon équilibre psychologique.
Les candidats reçus sont nommés élèves dans une école nationale de police ou un centre de formation de la police.
D'une durée de douze mois, la scolarité est rémunérée à hauteur de 1 380 €, alterne périodes en école et en services actifs.
« on choisit cette carrière par conviction »
Aujourd’hui, les nouvelles de formes de délinquance sont beaucoup plus violentes qu'auparavant, le fait de personnes de plus en plus jeunes, souvent sans valeurs morales contre lesquelles l’arsenal législatif n’a pas prévu de réponses et de moyens forcément adaptés. Les gardiens de la paix sont en première ligne lors des interventions. En patrouille, ils sont " sur des dents ".
Bien sur, le salaire est avantageux: 1 700 € / mois la première année de service, c’est 30 % de plus qu’un attaché avec bac + 3 et des responsabilités d’encadrement, etc., etc., en début de carrière.
Faites seulement une semaine dans un commissariat, même pas dans un quartier ou une ville difficile. Vous verrez, les horaires décalés et à rallonge en fonction des enquêtes et surtout des interventions d’urgence.
Le travail de nuit et les week-ends qui pénalisent la vie de famille, le stress permanent lié aux risques, pour soi mais également pour les proches. Le pire, c’est le double sentiment, de toujours chercher à bien faire son travail dans le respect des personnes et de la loi pour l’un et l’impuissance quand, pour la dixième fois, on interpelle le même délinquant, pour le même délit, quand des mineurs passent et repassent par le commissariat pour des méfaits de plus en plus graves sans que l’on ait de solutions.
Non, un candidat qui s’inscrit au concours est parfaitement informé de ces contraintes. Je suis en poste depuis 20 ans et tous les gardiens que j’ai actuellement ou j’ai eu par le passé sous mes ordres sont entrés dans la police par conviction. La motivation, c’est avant tout de vouloir servir au plus près la population. Les pompiers le font pour une assistance et une aide de terrain, pour nous, le service c’est d’assurer la sécurité et de protéger nos concitoyens, en faisant respecter des lois certes imparfaites, mais qui sont quand même parmi les plus équitables. Les aspirants gardiens de la paix ont cette conviction ancrée en eux, d’abord et avant tout autre motivation.
Alors, les aspects positifs dans tout ça, car c’est bien là l’objet, il ne faut pas décourager les futurs candidats. De toute façon, ils sont informés de ces difficultés. Nous sommes un sujet de prédilection pour la presse : suicides dans la police, récemment gardes à vue abusives, bavures, agressions contre l’un des nôtres, etc. C’est toujours pour exposer les aspects négatifs. Et puis, le nombre d’inscrits aux concours n’a pas diminué, malgré tout, preuve que les candidats savent à quoi s’attendre.
En fait, il n’y à qu’une satisfaction dans ce métier, mais elle énorme. Elle surpasse tous les désagréments et peut en une fraction de seconde balayer toutes les désillusions. C’est le sentiment du devoir accompli ; d’avoir justement, parce que les situations sont difficiles et inextricables, fait de son mieux, donné le meilleur de soi dans le cadre d’une équipe. Les sportifs cherchent le dépassement de soi dans l’effort physique. Dans la police, et ce n’est pas une fanfaronnade, beaucoup plus modestement et généralement sans reconnaissance aucune, il faut se dépasser dans nos missions pour faire face, du mieux que nous pouvons. C’est la recherche du meilleur de soi dans la capacité de réflexion, dans l’intuition, dans la connaissance du terrain et des lois et aussi dans la probité morale. C’est déjouer au cours d’une longue enquête les plans de malfaiteurs, réussir à appréhender un coupable permettant ainsi à des victimes de retrouver leurs biens ou leur dignité et d’être indemnisées, tout simplement faire respecter l’ordre nécessaire au bien-être de nos concitoyens et de la démocratie.
Nous sommes le « bras armé » de la justice. La justice est au service de l’ordre public, donc de la liberté des citoyens. Devenir gardien de la paix, c’est être en première ligne de cette chaine de protection de la société. »