Patron d’un service ou d’un commissariat, c’est un homme orchestre : expert de la procédure pénale, meneur d’homme et fin psychologue, comptable des deniers publics pour les équipements qu’il utilise, détective dans l’âme en charge de la sécurité publique ; seulement 1 600 commissaires de police assurent l’encadrement des services de la police urbaine.
Concevoir et diriger : ce sont les deux mots clés pour définir les missions des commissaires de police. Selon les textes officiels, « ils sont chargés de l'élaboration et de la mise en œuvre des doctrines d'emploi et de la direction des services dont ils assument la responsabilité opérationnelle et organique. Ils ont autorité sur les personnels affectés dans ces services.
Ils participent à la conception, à la réalisation et à l'évaluation des programmes et des projets relatifs à la prévention de l'insécurité et à la lutte contre la délinquance. Ils exercent les attributions de magistrat qui leur sont conférées par la loi. Ils appartiennent au corps de conception et de direction de la police nationale ».
Un gestionnaire : qu’il soit seul cadre dans un petit commissariat ou responsable d’une section dans un grand service, le commissaire aura à tenir un budget et gérer un parc matériel.
Maître d’œuvre de la sécurité publique en zone urbaine : il doit réfléchir à l’organisation et coordonner l’action des hommes placés sous ses ordres. Il suit le travail des enquêteurs et en assure la réalisation d’actions de sécurité pour lutter contre délinquance, résoudre les affaires criminelles, les troubles à l'ordre public, assurer la sécurité des manifestations. C’est lui qui encadre les officiers enquêteurs et fixe les objectifs de travail, répartit les moyens en hommes et en véhicules selon les besoins.
C’est aussi un enquêteur : dans les services de police judiciaire, il dirige les recherches pour lutter contre la criminalité (trafics, escroqueries, proxénétisme, cybercriminalité, terrorisme, etc.).
De nombreuses possibilités d’affectation
Les commissariats de quartiers absorbent plus des trois quarts des commissaires en activités. Les services spécialisés proposent des profils de postes très variés : police judiciaire, services de renseignements, police de l'air et des frontières, compagnie républicaine de sécurité (CRS), Direction de surveillance du territoire (DST), Inspection générale de la police nationale (IGPN), Service de protection des hautes personnalités (SPHP), etc.
Accès à la profession
Pour devenir commissaire de police, il faut réussir le concours d’entrée à l'École nationale supérieure de la police de Saint-Cyr, ouvert aux candidats de nationalité française, âgés de 35 ans au plus et titulaires d'un diplôme de niveau bac + 5 (master II), si possible en droit. Comme pour l’ensemble de la fonction publique, les mères et pères d'au moins trois enfants, les sportifs de haut niveau et les candidats agréés par le Préfet territorialement compétent peuvent faire acte de candidature sans condition de diplômes. L'École nationale supérieure de police (ENSP) ainsi que certains d'instituts d'études judiciaires (IEJ) proposent des préparations, après un master I.
Le concours est particulièrement sélectif. Seule une trentaine de postes par an est disponible. Le nombre de présentations est limité à trois.
La «prépa-commissaire» est une Classe Préparatoire Intégrée qui facilite l’accès au concours pour des jeunes issus de milieux sociaux défavorisés. Une vingtaine de candidats, titulaire d'un master 2, en bénéficie chaque année. Elle comprend une formation intensive au sein de l’ENSP.
La formation
les lauréats suivent une formation de deux ans, rémunérée, à l'ENSP. Une alternance de cours et stages pratiques dans les différents services actifs de la police prépare les élèves commissaires, durant la 1ère année aux réalités du terrain. En 2e année, ils sont nommés commissaires de police stagiaires pour 1 an et seront ensuite titularisés après la validation de leur formation et un engagement de 7 ans au service de l’État.
Une affectation en fonction du classement : l’élève commissaire pourra, dans certaines limites, choisir un poste soit dans la police judiciaire ou dans un service spécialisé. Sinon, il est affecté à la sécurité publique, donc dans un commissariat urbain.
Grades et évolution de carrière
Le corps comprend, le grade de commissaire de police et celui de commissaire divisionnaire de police accessible après 9 ans d’ancienneté. Les commissaires divisionnaires assurent les mêmes fonctions, mais dans des services de plus grandes tailles. Ils peuvent également être nommés à des postes de directions des services de police - contrôleur général, inspecteur général, directeur des services actifs – ce qui leur confère le statut de haut fonctionnaire.
Salaire
Pendant les deux années à l’ENSP, le traitement net mensuel est de 1 580 euros environ, puis de 1 650 euros en début de carrière.
Informations complémentaires
Bureau du recrutement de la police nationale,
63 020 Clermont-Ferrand
04 73 19 52 00
Numéro info recrutement 0 800 22 0 800 (gratuit depuis un poste fixe)
Concours de commissaire de Police
Pour accéder au témoignage de Jérôme, commissaire de Police, cliquez-ici
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