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Agent d'entretien d’espaces verts: une large gamme de métiers

Agent d'entretien d’espaces verts: une large gamme de métiers

Les agents des espaces verts sont régis par la filière technique, ses concours et ses critères de recrutement. Au grade d’agent technique, le premier de la hiérarchie, il existe trois modes d’accès :

  • Pour les moins de 26 ans sans qualification, le PACTE est le moyen d’accès privilégié. Les agences de Pôle Emploi reçoivent les offres de recrutement publiées au JO.
  • Pour les candidats âgés de plus de 26 ans, un recrutement sans concours, de gré à gré devenu le mode plus courant de recrutement au grade d'adjoint technique de 2ème classe.
  • Pour le grade d’adjoint technique de 1ère classe, des concours sont organisés chaque année par les centres départementaux de gestion : concours externe pour les candidats titulaire d’un diplôme de niveau V (CAP, BEP) ou concours 3ème voie pour les personnes sans qualification mais justifiant d’une expérience professionnelle.

Découvrez les témoignages de 5 agents techniques.

Eliane, agent technique à Bourg en Bresse

« … Ce qui est appréciable, c’est de voir immédiatement le résultat de son travail. Avant j’étais postée dans une usine, des gestes répétitifs toute la journée, sans en voir le résultat. Ici, On arrive le matin, on ratisse, on plante, on arrose et en partant, on voit le fruit de ses efforts. En vivant sur la commune plusieurs mois après, on peut toujours constater l’évolution de ce que l’on a fait. Je sais aussi que je vais retrouver dans cet endroit pour une nouvelle saison et une nouvelle plantation. Je peux m’inscrire concrètement dans le temps…. »

Medhi, jardinier à Macon

« L’autonomie retrouvée…Je n’aime pas avoir un chef toute la journée sur le dos. Dans ce travail, ce qui est bien, c’est qu’une fois les consignes données par le contremaître, on est autonome et responsable de son travail. Par exemple, quand on donne une surface à tondre, une fois que je suis derrière la tondeuse, j’ai deux à trois heures de travail en solitaire. Pareil pour les plantations, après la prise de mesures, la détermination des emplacements, on est responsable de sa parcelle… »

Chloé, recrutée dans le cadre du PACTE à Lyon après plusieurs années d’errance.

« Etre dehors…, le reste n’a pas d’importance. C’est le métier rêvé pour quelqu'un comme moi : j’étais nulle à l’école, des petits boulots depuis l’âge de 17 ans, la rue, etc. J’ai du mal avec la hiérarchie, là, c’est bien, on a un chef, il dirige le chantier, mais ensuite on est quand même indépendant dans son travail et surtout responsable du résultat. Et le plein air donne une sensation de liberté qui permet de supporter les contraintes du travail. C’est amusant de voir les gens enfermés dans leur voiture quand on travail sur un rond point, même quand il pleut ou qu’il fait froid…. En plus, c’est un métier simple, des gestes simples à comprendre et à exécuter, des relations avec les collègues directes et franches. On n’est pas au bureau, on peut parler fort … »

Muriel, technicien espace verts dans l’agglomération lyonnaise

« Je suis rentrée il y 20 ans, après un BTS horticulture donc je n’ai pas connu l’ascension interne comme certains de mes collègues qui ont commencé comme simple jardinier et qui ont passé des concours. C’est le cas de mon supérieur, après des débuts comme adjoint technique (au ramassage des feuilles comme il dit) il est maintenant ingénieur territorial et directeur du service. Mais il n’empêche que je suis très consciente des opportunités que constitue la branche espaces verts pour des publics en échecs scolaires ou en difficultés d’insertion. A la base, il faut aimer la nature et supporter le travail en extérieur et les éventuelles intempéries. Ensuite, presque tout le monde peut trouver une valorisation et un épanouissement dans nos services, même au plus bas de l’échelle…

… Pour ma part, je ne vais que rarement sur le terrain, juste pour y faire des mesures, des relevés topographiques et des constatations. Je travaille au service études et projets. Donc, je conçois sur le papier des projets d’aménagements paysagers. Notre place à considérablement changée en 20 ans. Dans les années 90, la priorité était donnée à l’architecture. On faisait des immeubles, ensuite dans l’espace restant on « arrangeait du vert », pour faire joli. Maintenant, avec la vague écologiste et environnementale, nous intervenons dès la première réflexion d’urbanisme, à la base du projet. On a même la possibilité, en argumentant, de faire modifier des aménagements pour mieux prendre en compte les espaces, que l’on appelle de plus en plus souvent « espaces naturels » et plus simplement espaces verts. Ca aussi c’est un changement. On ne se contente plus de jardiner dans la ville, on y insère des morceaux de nature. …

… Même au niveau des agents de terrain, la spécialisation et l’intégration des notions d’aménagement du territoire, d’environnement et d’écologie sont devenues nécessaires. Il faut savoir pourquoi et comment on plante dans le Rhône des plantes exotiques, pourquoi dans un parc public, on va créer un espace méditerranéen…

Henry, chef d’équipe dans le 5ème arrondissement de Lyon

« Du plein air, mais pas que… On voit de plus en plus de jeunes attirés par nos métiers : la nature, l’écologie, on embellit le paysage, etc. A ces motivations un peu romantiques, s’ajoute le classique : la pelle, le râteau et le plantoir, ça ne demande pas de qualification, c’est facile. C’est vite dit.

Premièrement, il faut savoir que c’est un métier difficile et fatigant. On est dehors par tous les temps : restez derrière un motoculteur pendant une heure par 30° et vous verrez. Il faut une bonne force physique pour tenir toute la journée, on porte des charges, les gestes nécessitent souvent beaucoup d’énergie. Deuxièmement, il reste effectivement des tâches « de débutant » qui se passent de capacités intellectuelles et de savoir faire. Mais la technologie a aussi envahi nos travaux. Par exemple, une tondeuse autoportée d’aujourd’hui nécessite une formation pour être pilotée en sécurité. Les normes de sécurités sont très strictes : balisages des chantiers, tenues de signalisation des agents, prévention des risques liés à l’utilisation de machines de plus en plus sophistiquées et surtout des produits phytosanitaires. Bref, même l’agent de base doit acquérir des connaissances qui dépassent le simple jardinage. Il faut bien l’avoir présent à l’esprit dès l’embauche….

… Certes les perspectives d’évolutions dans la carrière sont importantes, elles sont même indispensables si l’on veut rester longtemps dans le métier. Et oui, après 10 ans sur le terrain, le physique a du mal à suivre, il faut donc être capable d’évoluer vers des postes plus techniques ou de l’encadrement. Mais ses évolutions ne se font que par une formation continue dans les techniques, les concepts d’aménagement de l’espace et d’urbanisme. A mon avis, le temps des jardinier/cantonnier est fini. »