L'Agent d'entretien polyvalent effectue seul, ou sous le contrôle d'un responsable de chantier, l'enchaînement des travaux nécessaires au nettoyage et à l'entretien des surfaces et locaux du patrimoine de la collectivité ou d'un établissement d'enseignement. sa situation fonctionnelle peut être: la commune, structure intercommunale, département ou région. Il peut exercer dans un centre technique municipal, gymnase, salle de spectacle, groupe scolaire et établissement d'enseignement, internat, crèche, résidence, restaurant scolaire ou de collectivité, etc. Il est généralement rattaché au service technique.
« Après 25 ans de service, toujours le goût du service rendu aux autres »
« Bonjour, vous cherchez quelque chose ?
- Oui, je viens pour une inscription à la cantine et l’accueil nous a indiqué le bureau 108, mais je ne trouve pas.
- En haut de l’escalier, il fallait tourner à droite. Je vous accompagne. »
L’accueil, ça fait aussi partie de votre travail ?
« Bien sur. L’intitulé exact de mon poste c’est « Agent technique d’entretien et d’accueil ». C’est même la partie la plus agréable alors je ne vais surtout pas m’en priver.
J’assure une permanence, avec une équipe de 5 personnes, aux heures d’ouverture pour veiller à la propreté courante et palier les « accidents » du quotidien. Avec mon équipe, nous assurons aussi une présence humaine dans les couloirs. C’est important pour les usagers dans ce grand bâtiment.
Quand je parle de mon métier, les gens rient du changement d’appellation entre « femme de ménage » et agent d’entretien. Ils imaginent encore la femme de ménage avec un fichu sur la tête, un tablier à fleurs, un vieux balai et un chiffon à poussière dans la poche... »
Une revalorisation par la technicité et l’hygiène ?
« Effectivement, l’appellation « technique » n’est pas usurpée et nos missions le sont vraiment. Les produits que nous utilisons sont spécifiques en fonction des surfaces, avec des précautions et des préconisations d’usage très strictes. Avant, il n’y avait que le carrelage ou le lino au sol et du bois pour les bureaux, maintenant nous avons des matières aux caractéristiques très variés, des plastiques fragiles, des éléments de décoration, du matériel informatique.
Nos outils ont considérablement évolué. J’ai commencé en 1985. C’était encore la préhistoire avec serpillières, torchons de récupération (les vieilles chemises du grand-père), etc. Mais maintenant, nous avons des machines automatiques pour les sols, des balais avec lesquels nous n’avons plus aucun contact avec les saletés, des accessoires industriels pour laver, essuyer, sécher les surfaces. La dimension d’hygiène est arrivée à la suite de la technologie. Aujourd’hui, on ne nettoie plus pour « faire propre », mais pour désinfecter tout en étant attentif à ne pas disperser la saleté, les microbes ou les polluants dans toute la pièce. Il y a une différence dans les gestes et dans l’utilisation des produits et du matériel entre enlever une tache et assurer la désinfection d’une surface.
Il n’y a pas que le nom du poste et les moyens à notre disposition qui ont changés. Le regard que nous portent nos collègues aussi. Un gros travail d’image a été fait autour des métiers de l’entretien et les gens ont compris toute la nécessité de nos postes. A tel point qu’à la fin des années 90 les services du personnel se sont enfin occupés de nous pour la formation. A cette époque, dans les catalogues des CNFPT et CDG, il y avait autant de stages pour nos métiers de l’entretien de catégorie C que pour tous les métiers du secteur administratif réunis... Preuve de l’attention dont nous faisons l’objet, en plus des formations aux nouvelles méthodes de travail, nous avons des cours sur l’ergonomie et les bons gestes professionnels. Ca a été une vraie révolution. »
Marc 23 ans, agent d’entretien depuis un an et demi, récemment titularisé au conseil général de la Vienne.
« Faire le ménage, le premier pas vers l’intégration »
« Les fonctions d’entretien sont une chance pour de nombreuses personnes en difficulté d’emploi. C’était mon cas. Sorti du système scolaire, sans aucun diplôme, à la fin du collège, je suis resté sans activité stable jusqu’à mon embauche (sans concours) il y a deux ans. Tout le monde peut faire du ménage et c’est un secteur où les besoins en main-d’œuvre sont grands. En plus lorsque l’on rentre sans qualification, certes, on ne fait que du travail d’exécution, mais j’ai été intégré dans une équipe qui m’a permis de me structurer, de comprendre le monde du travail avec des horaires, la responsabilité d’une tâche, aussi simple soit-elle, à effectuer.
Au début, je voulais juste travailler, dans n’importe quoi et puis je me suis aperçue que ce boulot m’apportait une satisfaction : le plaisir du travail bien fait, d’avoir une mission et une utilité dans la société. J’ai aussi découvert les possibilités d’évolution. Déjà, dans la filière entretien les formations sont nombreuses, j’ai réellement appris à travailler après mon embauche. J’ai effectué plus de 8 semaines de stages différents sur l’organisation d’un chantier de nettoyage, les produits dangereux, les techniques, les bons gestes pour éviter la fatigue, etc. Je sais des choses sur les manières de rénover le cuir des fauteuils d’accueil que même les responsables des services financiers ignorent. A ce titre, je participe aux économies de la collectivité.
Mais je peux aussi changer de spécialité. J’adore le sport et j’ai demandé une spécialisation pour l’entretien des gymnases. C’est une première étape ensuite, je suivrai une préparation au concours interne d’opérateur des activités physiques et sportives. »
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