Les concours internes permettent d'évoluer au sein de la fonction publique en changeant de corps ou de cadre d'emplois. Ils sont réservés aux fonctionnaires ayant déjà travaillé plusieurs années dans l'administration. Mais les conditions varient en fonction du statut de l'agent ou du diplôme. Tour d'horizon.
Qui peut passer un concours interne ?
Il est réservé aux fonctionnaires et agents publics des collectivités territoriales, de l’État, des établissements publics qui en dépendent, aux militaires, aux magistrats et aux candidats d'une organisation internationale intergouvernementale. Il concerne aussi les agents en détachement ou en congé parental, mais pas ceux en disponibilité.
Quelles sont les conditions ?
Elles sont fixées dans les statuts particuliers de chaque corps de fonctionnaire. Il faut pouvoir justifier de quelques années d'expérience professionnelle dans la fonction publique et être en poste au moment du concours. L'ancienneté varie de un à cinq ans, selon les concours. Les périodes de formation ou de stage ne sont pas prises en compte dans cette durée. Il n'y a pas de condition d'âge et pas de condition de diplôme, sauf pour les concours internes sur titres. Par exemple, pour les concours hospitaliers ou pour les concours d'éducateur de jeunes enfants ou d'assistant socio-éducatif dans la fonction publique territoriale.
Où et quand peut-on s'inscrire à un concours interne ?
La liste des concours internes et les dates des épreuves sont à consulter sur les sites ministériels, territoriaux ou hospitaliers. Vous pouvez aussi les trouver sur le site de Publidia qui centralise les concours des trois fonctions publiques (Etat, territoriale et hospitalière) par filière, niveau d'études et zone géographique. On peut aussi trouver les renseignements auprès de sa direction des ressources humaines.
Quels documents doit-on fournir ?
Il faut justifier de son ancienneté soit à travers une attestation de l'employeur, soit en produisant les arrêtés qui retracent la carrière (nomination, titularisation, reclassement, affectation, promotion, mise en disponibilité, détachement, attestations de stage...).
Doit-on avertir son employeur ?
Il n'est pas forcément utile d'avertir son employeur lorsqu'on s'inscrit à un concours interne. Mais certains peuvent accorder des jours d'absence au candidat, la veille et/ou le jour des épreuves.
Les épreuves d'un concours interne sont-elles différentes de celles d'un concours externe ?
Oui, dans certains cas le nombre et la nature des épreuves peuvent varier. Par exemple, le concours interne de rédacteur territorial s'appuie sur une épreuve d'admissibilité contre deux pour le concours externe. Pour le concours interne de directeur des services pénitentiaires, le candidat doit rédiger deux notes, alors que celui qui se présente à l'externe rédige une composition et une note. Pour le concours interne de chef de service de la police municipale, les épreuves physiques sont facultatives. Pas pour le concours externe.
Les épreuves d'un concours interne sont-elles plus faciles ?
Pas forcément. Certains concours internes exigent de la part des candidats d'établir et de présenter devant un jury un dossier de reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle (Raep). C'est le cas par exemple pour l’épreuve écrite d’admissibilité du CAPES (certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré) ou pour l'épreuve d'admission du concours de technicien supérieur des services du ministère de l'agriculture et de la pêche. L'exercice n'est pas forcément simple. D'autre part, le nombre limité d'épreuves dans certains concours internes peut être à double tranchant. Impossible de se rattraper si l'on en rate une alors qu'il peut en exister plusieurs dans un concours externe.
Comment sait-on si l'on a réussi un concours interne ?
Le candidat est prévenu par courrier. La réponse peut arriver au bout de trois semaines comme au bout de plusieurs mois en fonction des épreuves d'admission. Elle s'accompagne d'une attestation précisant que le lauréat est inscrit sur une liste d'aptitude.
Et après ?
Dans la fonction publique territoriale, l'inscription du lauréat sur la liste d'aptitude ne garantit pas un emploi (contrairement à la fonction publique de l'Etat ou dans l'hospitalière). Il lui revient donc de trouver lui-même le poste correspondant au concours auprès d'une collectivité. Celle-ci peut être la même où l'agent est déjà employé, si elle dispose d'une offre vacante et si la candidature du lauréat est acceptée. Sinon, il peut postuler dans toute la France. Il a trois ans pour se faire recruter avant de perdre le bénéfice du concours. Une fois embauché, il sera en position de stagiaire (avec reprise de son ancienneté) en principe pendant un an, avant d'être titularisé.