JE M'ABONNE

Concours : de la culture générale au savoir-faire professionnel

Concours : de la culture générale au savoir-faire professionnel

Même si une bonne culture générale reste incontournable pour réussir un concours de la Fonction publique, sachez que l'on vous teste aussi de plus en plus sur votre potentiel et vos compétences professionnels…

Concours : de la culture générale au savoir-faire professionnel

Passer un test de bureautique nécessitant la maitrise d'un tableur et d'un logiciel de traitement de texte, expliquer de quelle manière gérer un conflit entre deux agents d'un service, calmer l'agacement des usagers face à un guichet d'accueil dont la file s'allonge, rédiger une note destinée à un supérieur hiérarchique précisant une ou plusieurs solutions opérationnelles suite à un problème sanitaire et social survenu dans une collectivité... Voici des exemples d'épreuves écrites ou orales pouvant surgir au détour d'un concours de la fonction publique. 

Vers une professionnalisation des épreuves

Ainsi aux seuls exercices basés sur les connaissances académiques s'ajoutent ou se substituent dorénavant les cas pratiques, les notes avec propositions, les mises en situation professionnelle ou encore les dossiers bâtis sur des acquis et pratiques professionnels (la RAEP). Ce virage amorcé en 2007 avec la loi relative à la modernisation de la fonction publique, s'élargit peu à peu à l'ensemble des épreuves de l'administration. L'objectif est ambitieux : « faire du concours un outil de recrutement et non de sélection », certains candidats aux compétences très opérationnelles pouvant échouer face à des épreuves trop théoriques et à des agents surdiplômés. Du côté des postulants, ce changement n'est pas sans conséquence. « La professionnalisation des épreuves impose aux candidats de modifier leur préparation aux concours. Ils doivent se mettre en situation d'agir et pas seulement en situation de savoir » prévient Joël Ravier, responsable du Service des appels d'offres au Centre national d'enseignement à distance (Cned). 

Quelques exemples de concours professionnalisés  

Pour réussir les concours interne et externe d'adjoint administratif 1ère classe d’État, l'épreuve orale d'admission consiste « à mettre le candidat en situation professionnelle [pour] vérifier son aptitude à accueillir le public, à classer les documents, à présenter les éléments d'un dossier, à recevoir et restituer des communications téléphoniques, à la gestion d'emplois du temps et à l'utilisation d'un micro-ordinateur de bureau. » (ministère de l'Éducation nationale).

Pour le concours de surveillant d’administration pénitentiaire, le candidat devra répondre à « une série de 10 questions maximum de raisonnement logique faisant appel aux qualités d'analyse, d'observation, de déduction et de bon sens » et rédiger « un compte rendu établi à partir d'un ou de plusieurs documents relatifs à un événement ou un incident susceptible de survenir à l'occasion de l'exercice des fonctions de surveillant de l'administration pénitentiaire. Il a pour objet de vérifier la capacité du candidat à rendre compte à sa hiérarchie en rédigeant un rapport circonstancié à partir dudit événement ou incident. » (Legifrance, arrêté du 27 septembre 2007).

Pour le concours interne d’ATSEM (agent technique spécialisé des écoles maternelles), seule subsiste une épreuve orale d'admission qui consiste entre autres à une mise en situation professionnelle pour apprécier « la capacité du candidat à analyser son environnement professionnel et à résoudre les problèmes les plus fréquemment rencontrés par un agent territorial spécialisé des écoles maternelles ». Pour le concours externe d’ATSEM, l’épreuve de QCM délaisse depuis 2011 la connaissance des institutions publiques pour se recentrer sur le métier et la pratique professionnelle de l’ATSEM.

La RAEP, une épreuve particulière

Dans cette tendance de professionnalisation des concours, la RAEP, (Reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle) figure comme une épreuve à part. Présente en particulier dans les concours internes et les 3e concours (réservés aux personnes justifiant d’une expérience professionnelle dans le domaine visé), elle prend la forme d'un dossier écrit à remettre avant une soutenance orale. Son but : « faire le point sur le parcours professionnel et les motivations d'un candidat qui souhaite changer de corps ou de catégories d'emploi »  résume Sylvie Beyssade, formatrice RAEP et co-auteur avec Pascal Cantin, consultant chez Galiad Formation, du livre La RAEP par l'exemple (éd. Dunod). « L'épreuve nécessite donc un important travail d'analyse et de retour sur soi. Ce qui est loin d'être simple et anodin, en particulier pour les agents à la trajectoire de vie et de carrière peu linéaire ». Comme ce jeune titulaire d'un Master 2 ayant échoué au concours de l'École nationale de la magistrature, ce fonctionnaire mis au placard ou ces agents entrés par défaut dans la fonction publique : après un licenciement dans le privé, un suivi de conjoint ou des années à élever des enfants. Allez prouver que vous êtes motivé après ce type de parcours... 

Une étape importante avant l'oral

C'est là qu'intervient tout le talent de Sylvie Beyssade. « J'aide les personnes à accoucher de ce qu'elles sont, de ce qu'elles ont envie de faire de leur vie, en tenant compte de leur personnalité, de leur histoire, de leur spontanéité aussi ». 

Ce travail introspectif sert de base au dossier RAEP. Aussi est-il important de bien anticiper sa réalisation avant la date de l'épreuve. « Comptez trois semaines pour constituer un bon dossier, estime la formatrice, pour formaliser par écrit vos acquis et atouts professionnels, vos motivations, réunir toutes les pièces annexes : CV, attestations de formation, de stage, photocopie de diplômes, etc. ». Généralement, le dossier fait une quinzaine de pages, davantage pour les cadres qui doivent y joindre des exemples de travaux réalisés (publications pour un chercheur, maquettes de magazine pour un fonctionnaire d'un service de communication...). Le dossier RAEP est ensuite remis avant l'entretien au jury qui s'en sert pour alimenter ses échanges avec le candidat.  

Concours : de la culture générale au savoir-faire professionnel
Même si une bonne culture générale reste incontournable pour réussir un concours de la fonction publique, sachez que l'on vous teste aussi de plus en plus sur votre potentiel et vos compétences professionnels…
Passer un test de bureautique nécessitant la maitrise d'un tableur et d'un logiciel de traitement de texte, expliquer de quelle manière gérer un conflit entre deux agents d'un service, calmer l'agacement des usagers face à un guichet d'accueil dont la file s'allonge, rédiger une note destinée à un supérieur hiérarchique précisant une ou plusieurs solutions opérationnelles suite à un problème sanitaire et social survenu dans une collectivité... Voici des exemples d'épreuves écrites ou orales pouvant surgir au détour d'un concours de la fonction publique. 
Vers une professionnalisation des épreuves
Ainsi aux seuls exercices basés sur les connaissances académiques s'ajoutent ou se substituent dorénavant les cas pratiques, les notes avec propositions, les mises en situation professionnelle ou encore les dossiers bâtis sur des acquis et pratiques professionnels (la RAEP). Ce virage amorcé en 2007 avec la loi relative à la modernisation de la fonction publique, s'élargit peu à peu à l'ensemble des épreuves de l'administration. L'objectif est ambitieux : « faire du concours un outil de recrutement et non de sélection », certains candidats aux compétences très opérationnelles pouvant échouer face à des épreuves trop théoriques et à des agents surdiplômés. Du côté des postulants, ce changement n'est pas sans conséquence. « La professionnalisation des épreuves impose aux candidats de modifier leur préparation aux concours. Ils doivent se mettre en situation d'agir et pas seulement en situation de savoir » prévient Joël Ravier, responsable du Service des appels d'offres au Centre national d'enseignement à distance (Cned). 
Quelques exemples de concours professionnalisés  
Pour réussir les concours interne et externe d'adjoint administratif 1ère classe d’État, l'épreuve orale d'admission consiste « à mettre le candidat en situation professionnelle [pour] vérifier son aptitude à accueillir le public, à classer les documents, à présenter les éléments d'un dossier, à recevoir et restituer des communications téléphoniques, à la gestion d'emplois du temps et à l'utilisation d'un micro-ordinateur de bureau. » (ministère de l'Éducation nationale).
Pour le concours de surveillant d’administration pénitentiaire, le candidat devra répondre à « une série de 10 questions maximum de raisonnement logique faisant appel aux qualités d'analyse, d'observation, de déduction et de bon sens » et rédiger « un compte rendu établi à partir d'un ou de plusieurs documents relatifs à un événement ou un incident susceptible de survenir à l'occasion de l'exercice des fonctions de surveillant de l'administration pénitentiaire. Il a pour objet de vérifier la capacité du candidat à rendre compte à sa hiérarchie en rédigeant un rapport circonstancié à partir dudit événement ou incident. » (Legifrance, arrêté du 27 septembre 2007).
Pour le concours interne d’ATSEM (agent technique spécialisé des écoles maternelles), seule subsiste une épreuve orale d'admission qui consiste entre autres à une mise en situation professionnelle pour apprécier « la capacité du candidat à analyser son environnement professionnel et à résoudre les problèmes les plus fréquemment rencontrés par un agent territorial spécialisé des écoles maternelles ». Pour le concours externe d’ATSEM, l’épreuve de QCM délaisse depuis 2011 la connaissance des institutions publiques pour se recentrer sur le métier et la pratique professionnelle de l’ATSEM.
La RAEP, une épreuve particulière
Dans cette tendance de professionnalisation des concours, la RAEP, (Reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle) figure comme une épreuve à part. Présente en particulier dans les concours internes et les 3e concours (réservés aux personnes justifiant d’une expérience professionnelle dans le domaine visé), elle prend la forme d'un dossier écrit à remettre avant une soutenance orale. Son but : « faire le point sur le parcours professionnel et les motivations d'un candidat qui souhaite changer de corps ou de catégories d'emploi »  résume Sylvie Beyssade, formatrice RAEP et co-auteur avec Pascal Cantin, consultant chez Galiad Formation, du livre La RAEP par l'exemple (éd. Dunod). « L'épreuve nécessite donc un important travail d'analyse et de retour sur soi. Ce qui est loin d'être simple et anodin, en particulier pour les agents à la trajectoire de vie et de carrière peu linéaire ». Comme ce jeune titulaire d'un Master 2 ayant échoué au concours de l'École nationale de la magistrature, ce fonctionnaire mis au placard ou ces agents entrés par défaut dans la fonction publique : après un licenciement dans le privé, un suivi de conjoint ou des années à élever des enfants. Allez prouver que vous êtes motivé après ce type de parcours... 
Une étape importante avant l'oral
C'est là qu'intervient tout le talent de Sylvie Beyssade. « J'aide les personnes à accoucher de ce qu'elles sont, de ce qu'elles ont envie de faire de leur vie, en tenant compte de leur personnalité, de leur histoire, de leur spontanéité aussi ». 
Ce travail introspectif sert de base au dossier RAEP. Aussi est-il important de bien anticiper sa réalisation avant la date de l'épreuve. « Comptez trois semaines pour constituer un bon dossier, estime la formatrice, pour formaliser par écrit vos acquis et atouts professionnels, vos motivations, réunir toutes les pièces annexes : CV, attestations de formation, de stage, photocopie de diplômes, etc. ». Généralement, le dossier fait une quinzaine de pages, davantage pour les cadres qui doivent y joindre des exemples de travaux réalisés (publications pour un chercheur, maquettes de magazine pour un fonctionnaire d'un service de communication...). Le dossier RAEP est ensuite remis avant l'entretien au jury qui s'en sert pour alimenter ses échanges avec le candidat.