Ils ont réussi le concours et exercent aujourd'hui leur métier de commissaire des armées chacun à leur manière. Découvrez les témoignages de ces jeunes officiers qui vous présentent leur parcours et leurs aspirations.
"Après un DEA en droit communautaire et européen, j'ai intégré l'Ecole des Officiers du commissariat de la marine suite au concours organisé en 2005. La formation théorique de marin, d'administrateur (avec les matières du « service administratif à la mer ») et d'officier a duré un an et demi avant de s'achever par un embarquement d'application de 5 mois sur la « Jeanne-d'Arc ».
En sortie de cours j'ai été affecté comme commissaire de la frégate de surveillance « Vendémiaire » basée en Nouvelle Calédonie. Chargé de l'administration du bord, j'ai découvert les problématiques du soutien, de la logistique et de la dépense publique sous des latitudes où parfois la notion de facture n'existe pas ! Une année passée aussi à la lutte contre la pêche illicite, de la Nouvelle-Zélande à Vladivostok en passant par le Japon et la Chine. J'ai ensuite pris les fonctions de commissaire de la frégate de défense aérienne « Forbin », alors dernier des bâtiments la Marine nationale. J'en ai achevé l'armement et mis en place l'administration ; un travail exigeant mais passionnant et stimulant fait de logistique (afin de réceptionner le premier stock du navire), de finances (afin de suivre les premiers budgets d'une unité sans retour d'expérience) et d'administration (afin de mettre en place les procédures du bord).
Maintenant à terre, et juriste de formation, je me suis spécialisé dans l'action de l'Etat en mer, domaine qui recouvre l'ensemble des missions de police conduites en mer (lutte contre le narcotrafic, l'immigration clandestine, les pollutions maritimes et la pêche illégale)."
"Quatre ans après ma sortie d'école, j'ai déjà effectué deux opérations extérieures, en Afrique et en Afghanistan. C'est à chaque fois une expérience différente, toujours intense, plus exigeante mais aussi plus exaltante que le travail quotidien en métropole. A la connaissance de son métier s'ajoute une part de débrouillardise pour s'adapter aux conditions locales et offrir le meilleur soutien possible. La part de l'humain y est très importante et on prend la pleine mesure de son rôle de chef : organiser et contrôler le travail tout en étant à l'écoute de ses subordonnés. Les gens se révèlent et les mots « cohésion » et « solidarité » prennent tout leur sens dans les moments difficiles. C'est aussi l'occasion de vivre des expériences sortant de l'ordinaire : j'ai ainsi eu la chance de participer à une campagne de vaccination de tribus Pygmées dans la forêt centrafricaine.
En tant que femme, avec une bonne dose de sens de l'humour, mais aussi de caractère on arrive à ne pas se faire marcher sur les pieds tout en se faisant accepter pour ce que l'on est, un militaire avant tout."
"De formation universitaire, j'ai suivi un cursus spécialisé en sciences criminelles. Ayant intégré le barreau d'Aix-en-Provence, j'ai finalement opté pour une carrière militaire et ai réussi le concours de commissaires des armées pour intégrer en formation, la base aérienne de Salon de Provence en 2004.
Affecté sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey en tant que commissaire adjoint, j'ai rapidement été chargé d'encadrer le travail de plusieurs petites équipes aux missions variées (finances, contrôle interne et suivi comptable, conseil juridique ).
Volontairement touche-à-tout, mais ayant gardé un goût certain pour la chose juridique, j'ai parallèlement suivi une formation de « conseiller juridique en opérations » (LEGAD) pour être finalement déployé en Afghanistan en tant que conseil du commandement français.
Après trois années sur base aérienne, dont je retire une première expérience de commandement très riche sur le plan humain, j'ai été affecté au sein de l'Etat-major des armées en tant que spécialiste du droit opérationnel. Plus particulièrement en charge des dossiers relatifs au cadre de l'emploi de la force en opération, j'ai eu la chance d'être très fortement impliqué dans la planification et le suivi des opérations récentes au cur même du centre de commandement français."
Le recrutement des commissaires des armées, officiers de carrière, se fait sur concours : concours sur épreuves pour les diplômés d'un bac +3 et sur titres pour les titulaires d'un bac +5.
Responsable de l'administration et du soutien des armées, le commissaire exerce ses activités dans quatre domaines : finance, logistique, administratif et juridique...
