Marie-Christine devient policière municipale après 15 ans à l'usine

Quel est votre parcours avant d'entrer dans la police municipale ?

J'ai un CAP de couture. A 25 ans, j'ai passé les concours de police et de gendarmerie, mais je n'avais pas le niveau. Ils ne m'ont pas prise aux tests de personnalité.

J'ai eu deux enfants. J'ai travaillé quinze ans dans une usine de confection dans le nord de la France, trois ans comme commerciale en électroménager, puis dix ans dans une usine automobile. Mais il n'y avait aucune évolution possible.

A 40 ans, j'ai donc passé un bac pro commerce en CIF (congé individuel de formation).

Un de mes amis policiers m'a conseillé de tenter le concours de la police municipale.

Comment avez-vous préparé le concours ?

J'ai acheté quatre ou cinq livres sur le concours de police municipale. J'ai préparé pendant six mois, le soir après le travail d'usine.

Où avez-vous passé le concours ?

Comme il n'y a des concours que tous les deux ans dans la Nord, je l'ai passé à Paris où il y en a deux fois par an. Nous étions 2000 candidats pour 200 places environ.

La première fois, je l'ai raté à un demi-point, la deuxième fois à 0,35 point.

J'ai écrit au service des concours pour voir la correction de ma copie et comprendre pourquoi je le ratais.

Vous l'avez eu à la troisième tentative ?

Oui, j'ai fini par l'avoir à la troisième tentative, en décembre 2005 !

C'est plus dur de passer le concours à 42 ans qu'à 25.

Je me souviens encore de la difficulté de l'épreuve de sport ! J'avais pris saut en hauteur mais le pire, c'était le 100 mètres ! Le stress était trop fort. Heureusement, j'ai eu des points en plus du fait de mon âge.

En revanche, l'entretien oral s'est très bien passé. J'avais appris ce qu'il fallait sur la fonction du maire, les départements, les régions. Mais ils m'ont surtout interrogée sur mon parcours.

Comment avez-vous été recrutée à Toulouse ?

On doit trouver soi-même une commune pour faire la formation initiale. J'ai écrit au moins cent lettres à toutes les mairies autour de chez moi. Mais elles prenaient toutes des titulaires par mutation, car elles ne voulaient pas prendre en charge la formation. Quand on est six mois en formation, on est payé mais pas sur le terrain.

J'ai élargi mes recherches en consultant les annonces. J'ai vu que Toulouse recrutait. Je me suis dit : tant qu'à partir, autant aller au soleil ! Je n'y étais jamais venue, même en vacances. J'ai envoyé un cv et une lettre de motivation. Ils m'ont convoquée pour un entretien en mars. Trois semaines après, ils m'ont envoyé un courrier pour me dire qu'ils avaient retenu ma candidature.

Vous avez démarré la formation tout de suite après ?

J'ai été recrutée fin mars et la formation commençait en mai. C'était trop court pour déménager, avec mon garçon en classe de troisième. Ils ont accepté que je commence à la session d'après.