Elle est bien loin l’image du porte-clés renfrogné, du « maton » borné et du geôlier inculte, sous-fifre et domestique de la prison. Le métier de surveillant pénitentiaire (SAP) occupe la position centrale de l’administration carcérale et met en valeur les qualités humaines des personnels qui occupent ces fonctions. Un métier qui mérite réellement d'être (re)découvert !
Une double mission :
Selon la définition officielle « Les personnels de surveillance prennent en charge les personnes confiées par les autorités judiciaires, en assurent la garde et participent à la mission de réinsertion ».
Autorité et écoute
Les surveillants pénitentiaires sont des fonctionnaires de l'État exerçant en uniforme. Ils participent à l'exécution des sentences pénales d’incarcération.
A ce titre, ils font partie du dispositif de maintien de la sécurité publique. Ils font respecter l'ordre et la discipline au sein des établissements pénitentiaires.
Favoriser la réinsertion et prévenir la récidive
Au contact et à l'écoute des détenus, les surveillants participent à la reconstruction sociale des prisonniers. Ils sont partie prenante du processus de réinsertion et contribuent à la prévention de la récidive en collaboration avec les services pénitentiaires d'insertion et de probation.
Un métier aux multiples qualités
Une dimension humaine
Les fonctions de surveillant requièrent des qualités humaines d’écoute et de compréhension mais un respectant un cadre règlementaire strict. Ils doivent exercer leurs missions de surveillance et de maintient de l’ordre avec un souci d’humanité auprès de la population carcérale. Une complémentarité des fonctions qui exige rigueur, stabilité et un sens aigu de la communication et de l'autorité pour participer efficacement à la réinsertion des détenus dans la vie sociale.
Aptitudes à gérer les situations de conflit et de stress, stabilité émotionnelle, conviction morale sont autant de qualités nécessaires au bon exercice du métier.
Des aptitudes physiques
Le travail de jour comme de nuit, un entraînement régulier au tir et à la self défense demandent une bonne résistance physique.
La surveillance des personnes nécessite aussi une bonne vue ainsi que des capacités d’observation et de déduction.
Les conditions et caractéristiques physiques font d’ailleurs partie intégrante des conditions d’inscription au concours avec un contrôle des éléments suivants :
Une formation professionnelle rémunérée
Une fois admis au concours, les élèves surveillants suivent une formation de 8 mois, rémunérée 1 378 euros net mensuels (primes de stage incluses), dispensée à l'École nationale d'administration pénitentiaire située à Agen (Lot-et-Garonne). Elle se déroule en alternance sous forme de cours théoriques (droit pénitentiaire, connaissance des populations prises en charge, gestion du stress, techniques d'intervention...) et de stages pratiques en établissement pénitentiaire.
Affectations multiples et évolution de carrière rapide
Actuellement, 194 établissements pénitentiaires assurent l’emploi des nouvelles recrues avec une grande diversité de postes à des niveaux de responsabilité différents. Le nombre des établissements est en augmentation sur les 5 années à venir.
L’évolution vers des postes d’encadrement - premiers surveillants et majors - est rapide (de 2 à 4 ans en général). Ensuite, par concours et promotion interne, les surveillants peuvent accéder à des postes de commandement (lieutenant, capitaine, commandant pénitentiaires) et peuvent même assurer les fonctions de chef d'établissement dans des maisons d'arrêt ou des établissements pour peine de moins de 200 places.
Une rémunération motivante
En début de carrière, le traitement est de 1 448 € pour atteindre 2 923 € pour un commandant pénitentiaire, dernier échelon de l’évolution de carrière d’un surveillant. Et un régime de retraite avantageux avec une cessation d’activité à 50 ans.
La profession en chiffres
Au 1er janvier 2011, les effectifs de l'administration pénitentiaire étaient de 35 121 dont 25 873 personnels de surveillance.