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Jean-Michel, greffier au tribunal correctionnel de Dijon

Jean-Michel, greffier au tribunal correctionnel de Dijon

Le greffier est un agent de la Fonction Publique de catégorie B. Il est placé sous l'autorité d’un greffier en chef.

Au civil et au pénal, le greffier est présent à toutes les étapes de la procédure. Technicien de la procédure, il est responsable du respect et de son authenticité.
Il enregistre les affaires, constitue les dossiers, prévient les parties des dates d'audience et de clôture, dresse les procès-verbaux, rédige des actes et met en forme les décisions. Il assiste le juge à l'audience. Son rôle est essentiel puisque toute formalité ou acte accompli en son absence pourrait être frappé de nullité.

Le greffier est un agent d'encadrement intermédiaire, il a pour mission de coordonner les activités des agents qui collaborent avec lui à un service. Selon l'importance des juridictions et leur organisation, il peut être investi de responsabilités de gestion et diriger un des services du greffe. Il peut également exercer les fonctions de chef de greffe.

Enfin, le greffier accueille et informe le public. Interlocuteur privilégié du justiciable, il renseigne sur les procédures et sur la constitution d’un dossier.

Pendant toute la durée de la formation, le greffier stagiaire perçoit un traitement indiciaire et indemnitaire net mensuel d’environ 1 200 €. En fin de carrière, le traitement indiciaire et indemnitaire net est d’environ 2 400 €.

Recruté par voie de concours externe, le greffier signe l'engagement d'accomplir, outre l'année de stage, 4 années de fonctions au service de l'Etat en qualité de titulaire.

« Notre métier comprend des tâches nombreuses. Pour résumer, on peut dire que nous sommes à la fois les « logisticiens » de la justice, ses témoins, ses conservateurs et surtout ses scribes. Nous sommes là pour lui fournir les moyens concrets et matériels de s’exercer.

Le côté le plus intéressant, c’est bien sur notre participation aux audiences. Nous devons ABSOLUMENT assister à toutes. Une seule absence peut faire annuler un jugement - des mois de travail - pour vice de forme. Nous devons noter tous les échanges, retranscrire les débats. A partir de ces notes, nous rédigeons les procès-verbaux. C’est encore nous qui mettons en forme et en termes de droit les décisions des juges. Cet aspect est absolument passionnant. C’est pour ça que j’ai choisi ce métier. J’aime siéger (en robe, comme les juges), être au cœur de la justice, spectateur privilégié, sans avoir les contraintes et les responsabilités morales des juges, même si nous avons une responsabilité énorme en matière de formalisation de la justice. C’est notre signature en bas d’un jugement ou d’un arrêt qui le rend « exécutoire », sinon, il ne peut être appliqué. J’aime aussi la méthode, la précision et surtout la rapidité de réaction dont il faut faire preuve en audience pour prendre des notes. La justice aime les dates et les délais, je suis là pour vérifier leur justesse et leur respect.

Bien sur, le côté « paperasse » est considérable. Avant et après les audiences, il faut constituer les dossiers, enregistrer les affaires, rédiger les actes, prévenir et convoquer les parties à l’audience. Bref du travail administratif qui, en plus d’être fastidieux, engage notre responsabilité. Comme notre participation aux audiences, une seule erreur ou un oubli peut ruiner toute une procédure. La pression est énorme, en particulier pour mes collègues du pénal. Chez nous, une erreur et à plus forte raison la négligence, ne sont pas permises. On me dit souvent que je suis pointilleux, mais c’est une qualité dans notre métier et la pratique renforce encore cette caractéristique.

J’ai la chance d’être dans un greffe de grande taille avec plusieurs greffiers et surtout un grand nombre d’agents administratifs qui assurent toutes les tâches de rédaction et de classement. Je peux donc faire beaucoup de procédure et d’audience. Mes collègues, en particulier en instance et grande instance dans des villes moyennes font beaucoup de « gratte papier ». Bon, c’est vrai qu’ils sont plus en contact avec le public pour le conseiller. C’est ce qui manque en juridictions pénales.

Au sujet des agents administratifs, il y a une pénurie de greffier. Et pour y palier, de nombreux fonctionnaires de catégorie C font « fonction de greffier » depuis assez longtemps avec les mêmes responsabilités que nous, mais sans avoir ni le salaire, ni la formation.»

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