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Conservateur de musée

Conservateur de musée

Un métier d’avenir qui nécessite le cumul d’une formation scientifique de haut niveau, des capacités de management d’équipe, de connaissances en gestion administrative et depuis quelques années, la « fibre commerciale ».

Conservateur de musée

Un métier d’avenir qui nécessite le cumul d’une formation scientifique de haut niveau, de capacités de management d’équipe, de connaissances en gestion administrative et depuis quelques années, la « fibre commerciale ».

Une profession en panne de candidats

Environ 1 000 conservateurs du patrimoine sont en poste, dont 800 conservateurs de musée. Relativement au nombre des personnels en activité, la profession est en crise de recrutement depuis le début 2009. Ils étaient alors 150 à poursuivre leur activité au-delà de 60 ans (50 dans la fonction publique d’État et 100 dans la fonction publique territoriale) en raison du manque de candidats pour assurer la relève.

Une promotion (deux années d’études) à l’Institut national du patrimoine (INP) compte actuellement 10 à 12 lauréats dans spécialité «musées » alors que 490 conservateurs doivent partir à la retraite dans les 10 années à venir. 32 ans et seize promotions seront nécessaires pour remplacer les partants !

Christophe Vital, président de l’Association générale des conservateurs des collections publiques de France (AGCCPF) et conservateur en chef à la Roche-sur-Yon redoute : « le risque existe de voir les musées de France dénaturés en tant que service public et culturel ».

Pour Catherine Cuenco, conservateur en chef du patrimoine, chargée de mission au CNAM : « Nous sommes à la fois polyvalents et experts. Nous essayons de faire progresser la connaissance. Nous avons un rôle scientifique et de vulgarisation. Nous devons mobiliser de nombreuses compétences, animer des projets, trouver des partenariats, du mécénat, être curieux, innovants, pédagogiques et ouverts à tous, et cela avec un haut niveau de service public ».

Ne confondons pas

Conservateur des bibliothèques, conservateur des monuments historiques, conservateur des archives, conservateur de l'inventaire et conservateur de l'archéologie. Ils sont tous formés par l’INP, mais dans des spécialités différentes.

La profession est règlementée très strictement par le ministère de la culture qui détermine, en fonction de leur importante et de leur valeur conservatoire, la liste des musées pouvant recruter un. Les grands musées peuvent avoir plusieurs conservateurs. Le Louvre en compte 63.

Le conservateur moderne : homme-orchestre d’une mission de service public qui harmonise culture, science, vulgarisation grand public, recherche scientifique internationale de haut niveau, mise en œuvre de technologie ultra moderne et rentabilité. Le code du patrimoine lui donne pour mission d’ «assurer des activités scientifiques dans les musées, de faire l’inventaire et le récolement des collections ».

L’animateur d’une « entreprise »

Le mot, longtemps tabou dans la culture, a fait son apparition à la fin des années 80. On demande au conservateur de faire correspondre la présentation de ses collections à l’évolution de la société. A une société de l’image, une muséographie scénarisée. A une société dominée par l’économie, un musée « vendeur ». Doit-on le regretter ? Non, car ce n’est qu’une période, somme toute très brève, au cours de l’évolution des muséographies, qui de tous temps ont utilisé les techniques les plus modernes de restauration et de présentation en vigueur dans leur temps et cela depuis les premiers cabinets de curiosités au 18ème siècle. La tendance semble s’infléchir ces deux dernières années où l’on commence à revenir du musée « boutique », du moins dans le secteur public. Le musée retrouve un peu de sa sérénité et aussi de sa crédibilité en perdant quelque peu plumes et paillettes. Le côté positif de la réduction des budgets sans doute.

Mais le temps des crédits sans limites étant passé, le conservateur, s’il est toujours un scientifique de haut niveau, toujours passionné, est aussi un gestionnaire, parfois véritable chef d'entreprise qui doit mettre en forme des budgets, rechercher de subventions, être en contact avec les services de l'état et des collectivités locales. Il a la responsabilité du personnel administratif, technique, d'accueil et de surveillance. Il doit aussi assurer la cohérence de toute une équipe avec des scientifiques de différentes nationalités, des documentalistes, des animateurs pédagogiques et des restaurateurs d’art. 


Promoteur de sa collection, la raison d’être

Si une collection a une valeur culturelle, artistique ou de mémoire patrimoniale, le rôle d’un musée, une fois la restauration et la conservation assurée, est de montrer, d’informer et d’éduquer le public. C’est le but des expositions permanentes ou temporaires à thème.

Le conservateur cherchera à mettre en valeur son fond et diffuser le plus largement possible les connaissances qu’il induit. Pour cela :

Il élabore et met en œuvre un projet culturel en rapport avec les thèmes du musée.

Organise à long terme un « programme muséographique » avec des réaménagements d’ensemble ou limités à certaines salles. Un suivi de chantier est alors nécessaire en liaison avec les services techniques et les entreprises. Dans ces programmes, sont également prévues les organisations d’expositions temporaires pour attirer un public nouveau et recevoir régulièrement les élèves des écoles.

La fréquentation du musée et plus largement l’accès à la culture doivent être développés par des animations pédagogiques favorisant l'accueil des enseignants, des scolaires, des publics particuliers comme les personnes âgées, les handicapés ou les publics défavorisés.

 Il participe à la réalisation des publications, catalogues, supports de communication et objets destinés à la vente dans la boutique du musée.

Un homme de science

La vocation pour ce métier vient avant tout d’une passion pour un objet d’étude scientifique ou artistique. Le conservateur est un expert de haut niveau qui participe à l’étude approfondie de ses collections, souvent en collaboration avec des scientifiques et des chercheurs, universitaires, français et étrangers. Collectionneur, il a le souci de l’enrichissement permanent et de la restauration de ses fonds.  Il acquière des œuvres ou des objets nouveaux. Il coordonne les travaux de restauration qui s’effectuent souvent dans les locaux même des musées avec des ateliers et des laboratoires spécialisés.

Aussi un maître d’œuvre en matière de sécurité

Les spéculations sur les œuvres d’arts et les objets à forte valeur culturelle ont amené les musées à prendre des mesures de plus en plus importantes et rigoureuses pour assurer la sécurité des collections. Ici encore, le conservateur doit maitriser les technologies modernes pour coordonner les mesures de protection.

Les statuts

Le métier est divisé en deux filières : le corps des conservateurs du patrimoine de l’État dont font partie les conservateurs des musées nationaux et le corps des conservateurs territoriaux du patrimoine. Pour la fonction publique d’État les débouchés sont : les musées nationaux (Louvre, Orsay, Versailles, etc.) et les services de la direction des musées de France avec des postes au ministère de la culture ou en province dans les directions régionales de la culture. La fonction publique territoriale et la Ville de Paris proposent des postes dans les musées gérés par la Ville de Paris et les collectivités locales en région. Ces établissements sont dits « musées contrôlés ».

A l’issue de la formation, deux concours différents donnent accès à ces postes.

Les décrets du 16 mai 1990 pour la filière d’État et du 2 septembre 1991 pour la filière territoriale, régissent le statut des conservateurs du patrimoine. En communs, ils définissent les missions : « Ils exercent des responsabilités scientifiques et techniques visant à étudier, classer, conserver, entretenir, enrichir, mettre en valeur et faire connaître le patrimoine. Ils peuvent participer à cette action par des enseignements ou des publications. [...] Ils peuvent être appelés à favoriser la création littéraire ou artistique dans leur domaine de compétence particulier ».

La formation

Filière d'Etat

L'Ecole Nationale du Patrimoine met en œuvre le recrutement et la formation, initiale et permanente, des différentes professions liées à la protection du patrimoine (conservateurs et restaurateurs).

Filière territoriale

C’est le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), en convention avec l’ENP, qui  assure le recrutement et la formation des conservateurs territoriaux. Un concours externe donne accès à une formation de 18 mois, rémunérée. En fin de scolarité et après validation de la formation, les lauréats sont inscrits, comme pour tous les postes ouverts aux concours de la fonction publique territoriale, sur une liste d'aptitude aux fonctions de conservateur territorial du patrimoine. Ils peuvent alors être recrutés par une collectivité.

Les conditions d’accès

Quelque soit la filière, il faut être titulaire d’un diplôme universitaire de niveau 2 (trois années après le bac minimum). Dans les fait, 90 % des lauréats sont reçus avec un niveau bac + 4 ou 5. Il faut également :

- Être ressortissant de l’Union européenne, de la Norvège, de l’Islande, du Liechtenstein ou de la Suisse.

- Jouir de ses droits civiques.

- Ne pas faire l’objet d’une condamnation incompatible avec l’exercice des fonctions.

- Pour les ressortissants français, être en situation régulière au regard du Code du service national.

- Pour les ressortissants étrangers, être en position régulière au regard des obligations de service national de l’Etat dont ils sont ressortissants.

- Remplir les conditions d’aptitude physique exigées pour l’exercice de la fonction compte tenu des possibilités de compensation du handicap (loi n°83-634 du 13 juillet 1983 modifiée, portant droits et obligations des fonctionnaires).

L'Institut national du patrimoine

Sous tutelle du ministère de la culture, l’INP est un centre de formation dans six spécialités : archéologie, archives, inventaire, monuments historiques, musées et patrimoine scientifique, technique et naturel. La formation est de 18 mois avec un tronc commun puis des enseignements par spécialités et des stages dans les institutions du patrimoine.

Des préparations aux concours sont assurées par l'Ecole du Louvre, Paris I, Paris IV, Paris Nanterre et Lille III ainsi que certaines universités en province. L’ENP propose également une classe préparatoire intégrée.
La scolarité est validée par l’obtention (ou non) du diplôme de conservateur du patrimoine. Les lauréats sont ensuite nommés « conservateur stagiaire » dans un musée classé ou national.

Evolutions de carrière

Le corps, de catégorie A, comprend plusieurs grades. En cours de formation, le candidat est « élève-conservateur »

Filière d’État

Après l’obtention du diplôme de conservateur du patrimoine, le premier poste s’effectue au grade de conservateur-stagiaire. La titularisation intervient après une année. Les différents échelons donnent accès au grade de conservateur de 1ère classe puis conservateurs en chef. Ceux-ci peuvent être nommés par décret conservateurs généraux du patrimoine. Ils sont alors chargés « de responsabilités scientifiques et techniques de niveau supérieur en matière de conservation du patrimoine. Ils ont vocation à assurer la direction des services centraux, des services extérieurs ou de grands établissements relevant de leur compétence. Ils sont chargés de fonctions d'encadrement supérieur, d'enseignement, de coordination ainsi que d'études et de conseil comportant des responsabilités particulières. Ils peuvent être chargés de missions d'inspection générale » (art.3 du décret du 16 mai 1990).

Filière territoriale

Les élèves-conservateurs du CNFPT ont gravis deux 2 échelons au cours de leur scolarité. Après une année en tant que conservateur-stagiaire, ils sont nommés conservateur territorial de 2ème classe, puis conservateur territorial de 1ère classe et enfin conservateur en chef.  Les conservateurs en chef "peuvent être chargés de fonctions d'encadrement, de coordination ainsi que de conseils ou d'études comportant des responsabilités particulières" (décrets du 16 mai 1990 et du 2 septembre 1991).

Informations

Direction des musées de France

6 rue des Pyramides - 75041 Paris cedex 01 - Tel: 01 40 15 36 30

Institut national du patrimoine

Carré Colbert 2, rue Vivienne 75002 Paris - Tel: 01 44 41 16 41

www.inp.fr

Pour accéder aux fiches d'information sur les concours, cliquez sur les liens suivants:

Concours Conservateur Territorial de Bibliothèques

Concours Conservateur Territorial du Patrimoine

Conservateur des bibliothèques d'Etat

Conservateur des bibliothèques de la Ville de Paris

Conservateur du patrimoine de l'Institut national du patrimoine