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Marie-Pierre et Alex : regards croisés sur le métier d'animateur...

Marie-Pierre et Alex : regards croisés sur le métier d'animateur...

L’Animateur territorial coordonne et met en œuvre des activités d'animation; il encadre les adjoints et agents d'animation territoriaux, intervient dans le secteur périscolaire et dans les domaines de l'animation des quartiers, de la médiation sociale, du développement rural et de la politique du développement social urbain.

Il peut évoluer vers les postes d'animateur principal et d'animateur chef.

Le concours d’Animateur Territorial donne accès à de nombreux métiers, tels que responsable de centre de loisirs, médiateur culturel, coordonnateur enfance jeunesse éducation, chef de projets culturels ou animateur loisirs…

Le salaire mensuel en début de carrière s’élève à 1 379 €, pour atteindre 2 143 € en fin de carrière.

Une journée avec Marie-Pierre, animatrice en maison de retraite médicalisée.

« J’arrive vers 8 heures 30, juste à la fin du petit déjeuner. Cela me permet de faire le tour des résidents à un moment où ils sont totalement disponibles, avant les soins éventuels. Les voir tôt permet de prendre « la température » de leur état d’esprit, s’ils sont joyeux, maussades, s’ils ont des envies particulières… Ensuite, j’ai jusqu’à onze heures pour le travail administratif : prendre contact avec les prestataires externes (sociétés de cars, cinémas, théâtres, activités de loisirs, artistes ou auteurs pour les activités sur place). Ensuite, après les soins, je débute les ateliers avec une petite équipe de bénévoles. Et là, c’est très varié : activités manuelles comme la poterie, la mosaïque, …, mais aussi intellectuelles avec une revue de presse, un groupe de lecture et un groupe de philosophie. Je déjeune avec les résidents, ça permet resserrer les liens, d’identifier les mal-être.
A partir de 14 heures : tour des chambres pour motiver certains des résidents les plus isolés. Pour moi, c’est mon but principal : rompre l’isolement. Certaines personnes perdent leurs repères et se replient sur eux-mêmes. Je les aide à retrouver des centres d’intérêt et une certaine joie de vivre. Vers 15 h 00, c’est le début des activités comme des lotos, souvent avec des centres de loisirs d’enfants, que nous accueillons pour un échange inter-génération, ou des projections jusqu’au goûter. Ensuite, je fais venir des artistes : chanteurs, musiciens, magiciens, conteurs, etc. jusqu’à 17 heures 30. »  

Alex, animateur territorial dans une grande agglomération.

« Je fais partie d’un service animation qui compte une trentaine de personnes. C’est beaucoup, mais nous avons une population importante dans des quartiers difficiles, plusieurs maisons de retraite et un centre d’accueil pour SDF. Pour ma part, je travaille dans une maison de quartier. J’organise toutes les activités de loisir et c’est infini. Sur place, nous avons une dizaine d’ateliers, nous faisons venir des professeurs du conservatoire pour initier les adultes à la pratique d’instruments, des professeurs de sports de combats pour les personnes âgées, etc. En plus, nous organisons des sorties extérieures. Nous avons une activité incroyablement variée. J’ai l’impression d’être une sorte de chef d’un orchestre de loisir. Il faut proposer des choses pour tous les âges, toutes les conditions physiques, tous les goûts. Il faut concevoir notre métier d’abord comme celui d’un organisateur. Je ne participe que très peu aux ateliers. J’accueille, j’écoute les demandes, je vais chez les habitants pour savoir ce qu’ils attendent, ensuite je contacte les intervenants, je planifie les ateliers ou les sorties. Ce qui me plait le plus, c’est d’éveiller à des thèmes qui sont à priori peu «porteurs», de faire découvrir des choses en total décalage avec les goûts supposés d’une population. Mon plus beau coup, c’est d’avoir introduit l’opéra dans ce quartier où le rap est roi. Je souhaitais élargir un atelier de chant. Tout le monde s’est moqué de moi quand j’ai proposé de faire du lyrique. Après une démonstration en plein air nous avons plus de 30 inscrits à cet atelier.
Attention, le métier est difficile. Il faut prendre des risques dans les propositions que l’on fait et savoir accepter de se tromper. En plus, il faut une aptitude particulière aux contacts humains dans une totale diversité.»

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